Faire du sport quand on dialyse

L’exercice physique est indéniablement bénéfique pour le corps et… pour l’esprit. Lorsqu’on est touché par la maladie, pratiquer un sport semble devenu plus compliqué, presque vain. Nous sommes allés à la rencontre de patients et de professionnels de santé qui témoignent qu’il n’en est rien : l’activité physique fait partie du traitement, elle aide à « mieux vivre ».

« Cela fait maintenant 3 mois que je me suis inscrite dans un club de gym volontaire à Vienne, et 3 mois que je pratique le vélo d’appartement au quotidien. J’ai pris mon élan après avoir fait une cure à la clinique du souffle ; là-bas, j’ai perdu du poids et gagné du muscle. Je n’étais pas non plus Cindy Crawford, mais en rentrant je voulais maintenir mon tonus ; sauf que faire du sport toute seule, on abandonne vite car ce n’est pas motivant. Puis j’ai découvert un club de gym adaptée auquel je me rends 3 fois par semaine. Dans ce club, il y a plusieurs groupes : les dialysés comme moi, ceux qui souffrent de cancer ou d’autres pathologies. Ça permet de rencontrer d’autres gens, de reprendre du muscle, de la vitalité, bref : de gagner en dynamisme.

A l’annonce de ma maladie, j’ai été licenciée alors que j’adorais mon métier. Ça m’a porté un sacré coup au moral, et j’ai failli être prise dans le syndrome du canapé, à ne plus rien faire de mes journées. Le sport m’a permis de me libérer de tout ça. Depuis, j’ai perdu du poids, je me sens plus alerte. »

Evelyne – Patiente en dialyse péritonéale

« Ne plus se sentir capable au quotidien, c’est frustrant et ça pour tout le monde. Savoir qu’il y a un professionnel qui les prend en charge, qui leur propose des solutions adaptées et qui leur fait comprendre qu’ils peuvent toujours être actifs cela rassure les patients, c’est important pour eux. Notre rôle en tant qu’Enseignant en Activité Physique Adaptée est de les accompagner vers un mode de vie plus actif, pour cela nous prenons en compte toutes les dimensions qui entourent les patients : leur maladie, leur culture, leurs expériences passées, ce qu’ils ressentent. En utilisant tous ces aspects cela va nous permettre de développer la capabilité des patients et faire en sorte à ce qu’ils deviennent acteur de leur prise en charge. Grâce à ces séances d’activité physique adaptée, ils réussissent des choses qu’ils ne se pensaient plus capable de faire, et c’est super. Voir un sourire sur le visage d’un patient après une bonne séance, c’est ce qui me fait le plus plaisir dans mon métier. »

Christian – Enseignant d’Activité Physique Adaptée

« Suite à une activité professionnelle statique debout sur mes jambes pendant 45 ans et sans faire de sport par manque de temps, le verdict est tombé : artériopathie des membres inférieurs. Le médecin angiologue m’a prévenu : continuez comme ça et dans deux ans on vous amputera des deux jambes. Elle m’a conseillée d’avoir une activité physique régulière (marche, course, natation, vélo…). Alors durant mes séances de dialyse j’ai commencé à pédaler. D’abord à force 2 puis 3 puis 4 jusqu’à ne pédaler qu’à force 8 pendant une, deux voire trois heures suivant ma forme. Résultat : de 150 mètres au départ, je suis passé à 9kms de marche à pied. Du coup, j’essaye de motiver mon entourage en dialyse pour en faire de même et je tiens à remercier CALYDIAL de nous avoir mis à disposition ces pédaliers. Dommage que certains, qui pourraient l’utiliser ne le fassent pas. J’ai ainsi appris qu’il était important d’entretenir sa condition physique. Comme quoi il y a du bon et même du très bon d’aller en dialyse. »

Jacques

Patient en hémodialyse

Le film documentaire « La Montagne dans le sang » de Fabrice Huré

 

« Fabrice, en attente d’une greffe rénale et dialysé depuis plus de 20 ans, est passionné par la montagne. Une passion qu’il peut pratiquer grâce à l’hémodialyse longue nocturne en chambre individuelle qui existe à Rennes, chez lui, depuis 2002. Fabrice a décidé de se lancer un défi hors norme pour un dialysé : participer à la mythique diagonale des fous sur l’Île de la Réunion en s’inscrivant au Trail du Bourbon, avec ses 112 km et ses 6200 m de dénivelé positif. »