Comment gérer mes émotions

et mon anxiété en période d’épidémie ?

Nous en avons tous conscience, nous vivons actuellement une période de vie inédite, faisant resurgir en chacun de nous une multitude d’émotions, pas toutes très agréables.

Actuellement, un flot de termes entendus autour de nous peuvent se mettre à résonner de manière effrayante : « épidémie », « virus », « mortalité » … La période que nous vivons est définie comme une « crise sanitaire » suite à la propagation dans notre pays de ce virus appelé COVID 19.

Le terme de crise renvoie à une manifestation soudaine et violente, provoquant une déstabilisation de l’organisation préalablement établie. Une crise, qu’on se le dise, peut être un évènement potentiellement traumatique, être douloureux et déstabilisant.  

Actuellement, la situation sanitaire que nous traversons peut avoir un effet anxiogène sur chacun d’entre nous, et ce pour plusieurs raisons.

Elle est ambiguë « Je ne sais pas comment l’interpréter » ; elle est imprévisible « Je ne sais pas comment l’anticiper » ; elle est nouvelle « Je ne peux pas me fier à mon expérience ».

Le contexte de confinement dans lequel nous sommes actuellement engagés représente une situation inhabituelle pour nous et instaure un fonctionnement qui nous est totalement étranger.

Être soumis à une réglementation quotidienne stricte qui nous coupe des autres et de nos habitudes peut être désarmant et entraîner un large panel d’émotions, souvent très intenses : l’inquiétude, le stress, la nervosité, l’incertitude, l’angoisse, la tristesse, la frustration, la peur, l’hypervigilance ou encore la colère…

Alors que le pays tout entier est invité à se confiner à domicile, la présence ritualisée au centre de dialyse peut générer un sentiment de vulnérabilité supplémentaire pour le bénéficiaire.

Alors qu’aucun jour ne se ressemble depuis le début de l’épidémie, la réorganisation quotidienne de nos centres implique des capacités d’adaptation individuelles éprouvantes et dans le même temps son lot d’appréhension.

Dans ce contexte d’isolement forcé, chaque séance de dialyse devient l’occasion de maintenir du lien mais aussi un espace tiers où la parole peut se déposer.

Face à l’insaisissable, il apparait important de pouvoir repérer nos émotions lorsqu’elles se manifestent en nous, de les accueillir, mais surtout de promouvoir leurs expressions afin d’éviter que ne s’installent et s’accumulent contrariétés et frustrations.

En effet, plus nous avons accès à nos mouvements internes et reconnaissons sans crainte nos émotions, plus nous sommes préservés de manifestations psychosomatiques incommodantes.

Rappelons que le fait de s’exprimer sur ce que nous ressentons instaure une position d’acteur et génère un sentiment de contrôle sécurisant ; cela permet également d’empêcher l’information traumatique de se cristalliser en nous. 

En cette période d’épidémie, nous sommes amenés à développer notre capacité de Résilience.

Ce concept consiste en la capacité à vivre et surmonter l’adversité, à se développer en dépit de l’évènement traumatique et à retrouver un équilibre, une harmonie, une sérénité.

Autrement dit, chaque individu peut choisir de renaître à chaque instant malgré les évènements et qu’il est l’architecte de son propre bien-être.

Dans cette perspective, il existe une multitude d’actions accessibles à tous, à mener au quotidien, afin de gérer toutes ces émotions et reprendre le contrôle :

  • Rester en contact avec ses proches. Le confinement nous isole physiquement de certains membres de notre famille. Nous pouvons alors être inquiets pour eux, pour leur santé. Il est important de garder le contact et de partager des moments de qualité, même à distance.

  • Prendre soin de soi en répondant à ses besoins fondamentaux. Veillez à dormir suffisamment et à faire de l’exercice, mais surtout à pratiquer des activités compatibles avec le confinement et qui vous font PLAISIR.

  • Pratiquer l’auto-surveillance et l’introspection (regarder en soi, être attentif à ses émotions, sensations et états). Être attentif à ses ressentis permet de savoir quand demander de l’aide si on en éprouve le besoin (à un pair, un professionnel…). 

  • Pratiquer la cohérence cardiaque. C’est une technique de relaxation visant à apprendre à contrôler sa respiration afin de réguler son stress et son anxiété.

  • Expérimenter la méditation de pleine conscience. La visée de cette pratique est de recentrer son attention dans l’ici et maintenant, de façon authentique et vraie sur le présent, nos émotions, nos pensées, nos sensations corporelles.

  • L’art (sous toutes ses formes) utilise notre potentiel d’expression artistique, et notre créativité accroît notre sensation de bien-être et d’auto-valorisation.

  • La lecture a un fort potentiel de relaxation. Lire, ne serait-ce que 10 minutes, entraîne chez le lecteur un état d’apaisement et permet aux idées intrusives anxieuses de perdre en puissance.

  • L’écriture est une médiation très puissante et peut soulager tout un chacun du poids des émotions lorsqu’elles sont difficiles à gérer. Nous pouvons avoir des appréhensions, des difficultés à transcrire nos maux en mots mais une fois lancé, les bienfaits se font rapidement ressentir.

Ces propositions non exhaustives bien sûr, vous permettront de mettre à distance vos émotions négatives et de vous en libérer, mais il le plus important étant de rester conscient de soi-même et de ses besoins !